The STUDIA UNIVERSITATIS BABEŞ-BOLYAI issue article summary

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    STUDIA PHILOLOGIA - Issue no. 2 / 2005  
         
  Article:   ALLOCUTION À L’OCCASION DE L’OUVERTURE DES 100 JOURNÉES YOURCENAR EN ROUMANIE [CLUJ-NAPOCA - 10 MARS 2003] / 100 DAYS “YOURCENAR IN ROMANIA” [CLUJ-NAPOCA - MARCH 10, 2003].

Authors:  MICHÉLE GOSLAR.
 
       
         
  Abstract:  C’est avec une grande joie et beaucoup de fierté qu’à l’invitation de Maria Căpuşan, je participe au lancement de ces cent journées que la Roumanie, et Cluj en particulier, consacre à Marguerite Yourcenar, écrivain « au-dessus de la mêlée » et première femme élue à l’Académie française. Depuis mon arrivée à Cluj, il y a quatre jours, j’ai pu rencontrer plusieurs professeurs passionnés par la grande dame des lettres et j’avais déjà, il y a onze ans, à l’occasion d’un colloque qui fut consacré à l’étude des sources chez Yourcenar, pu constater l’engouement et l’enthousiasme les plus purs, pour cet écrivain qui sut rétablir le contact entre nous et l’empereur Hadrien. La Belgique, et Bruxelles en particulier, d’où je viens, prépare également un grand et long hommage à Marguerite Yourcenar. Rien de plus normal puisqu’elle est née, voici cent ans, dans la capitale qui est devenue entre-temps celle de l’Europe, dans un immeuble de l’aristocratique avenue Louise d’alors, lequel fut, comme vous le savez par Souvenirs pieux, détruit pour laisser place à une galerie commerçante, dans les sombres années soixante qui inauguraient une série de destructions malheureuses d’immeubles qui avaient fait la gloire de notre architecture et la renommée de notre patrimoine. Si le 193 de l’avenue Louise n’offrait, il est vrai, rien d’exceptionnel qui put le sauver de l’anéantissement, il n’en était guère de même pour, par exemple, la Maison du Peuple de Victor Horta, détruite la même année malgré de multiples protestations, et remplacée par une tour de bureaux et un parking d’une laideur si rare que la répétition du phénomène donna lieu au triste terme de « bruxellisation » désignant le plus total mépris pour son propre patrimoine architectural. J’ai pu longuement me promener dans votre ville et ai constaté que nombre d’immeubles anciens y subsistent en parfait état et que l’on étudie ici, sous les dorures des colonnades, parmi le marbre et les moulures et qu’il doit être bénéfique de se former aux arts de toutes sortes ainsi esthétiquement entouré. J’ai l’air, en parlant d’architecture et du patrimoine, de m’éloigner de la femme exceptionnelle qui nous réunit aujourd’hui, et cependant j’en suis plus proche qu’on ne croit, car cette femme-là était une admiratrice de l’art et une amoureuse de la pierre et de l’histoire qu’y inscrivirent les hommes. Elle scrutait aussi le grand travail du temps qui ramenait, lentement mais sûrement, la pierre taillée à la simple pierre, et l’art à la nature, comme si celle-ci voulait affirmer sa domination sur les civilisations et sur l’homme auquel elle survivra. Une autre occasion d’étonnement fut de retrouver ici des moineaux, lesquels ont totalement disparu de Bruxelles à cause de la pollution.  
         
     
         
         
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